Donzère

Commune de la Drôme-Provençale, située entre le Massif Central et les Alpes, à mi-chemin entre Lyon, Montpellier et Marseille, Donzère bénéficie d'un cadre naturel remarquable.

Marquant la sortie du défilé qui porte son nom, cette commune symbolise pour beaucoup "les véritables portes du sud".

Il est généralement admis par les géographes et climatologues que le défilé de Donzère, long de près de 3 km, marque la limite septentrionale du véritable climat méditerranéen dans la vallée du Rhône en termes d'ensoleillement et de cultures. Donzère marqua ainsi longtemps la limite Nord de la culture de l' olivier, laquelle semblant remonter, conséquence du réchauffement climatique général, légèrement vers le nord au cours des dernières années, à la hauteur du défilé de Cruas, au nord de Montélimar.

Autant d'arguments pour que Donzère puisse se prévaloir plus que d'autres et à juste titre de l'appellation "Porte de Provence" tant pour son climat que son accent du Midi. Assez protégée du mistral par ses collines situés au Nord, la ville s'ouvre sur la véritable plaine du Tricastin  où naissent les cultures et l'atmosphère authentiquement méditerranéennes.

C'est vers 1833 que l'idée de constuire un pont à péage "en fil de fer" (selon la technique Seguin) s'est fait jour.

Tout d'abord à ce même endroit, dès 1806, deux bacs à traille traversaient le petit bras et le "fort du fleuve".

L'ouverture au public a eu lieu le 30 août 1847.

Ce pont mesure 300 mètres et est formé de trois travées. (travée rive gauche  : 96,95 m ; travée médiane : 94,46 m ;travée rive droite : 96,09 m). Ces travées sont supportées par 8 câbles (4 en amont et 4 en aval).

L'architecture est néo-classique : 2 pylônes en forme d'arc de triomphe portant une simple corniche comme décoration et deux piles médianes à double pilier.

Ce pont a subi de nombreux avatars : destructions partielles du tablier par les crues du Rhône, le mistral et au cours de la guerre en 1944

Comme beaucoup de villages de France, Donzère a été doté d'un château féodal, de remparts avec tours et portes fortifiées.

Du château moyen-âgeux il ne reste presque rien : deux caves voûtées ; en revanche, une partie des remparts et certaines des portes et tours sont arrivées jusqu’à nous.

Les remparts de construction plus tardives sont visibles depuis l’est, à peu près à l’endroit où finit la partie du XIIème. Ils s’incurvent vers l’ouest, bordant tout le Champ de Mars, où ils apparaissent à la vue en plusieurs endroits, entre les maisons. Sur cette section, la partie la plus remarquable est la porte de la Font, qui s’ouvre sur le début de la grande Rue. Elle conserve l’essentiel de ses dispositifs défensifs : meurtrières, mâchicoulis, chemin de ronde…

Son nom vient de ce qu’on l’empruntait pour aller chercher de l’eau à la fontaine vieille, la source qui s’écoule encore dans la rue Sarcey de Sutières…

Dans le maison du 19 Grande Rue, se trouvent deux curieuses pierres creusées de trois cavités de taille différente. Elles intriguent d'autant que peu de communes peuvent s'enorgueillir de posséder des pierres à mesurer les céréales.

Dans la Drôme, seules Etoiles, Saint-Nazaire-le Désert et Donzère les ont conservées. Ces pierres ont été posées en 1563. Leur contenance est de 40,5 litres, 15,5 litres et 7 litres. Ces mesures étaient propres à Donzère et ne correspondaient pas aux mesures en vigueur à l'époque. Il fallait lors de la transaction préciser "à la mesure de Donzère"

Elles furent placées devant la maison de "l'honorable Thomas Valantin", au centre du village, "le long de la Grande Rue" où se trouvait probablement le marché et les foires (trois au cours de l'année : le 6 octobre pour Sainte Foy, le 3 novembre pour Saint Restitut et le 17 janvier pour Saint Antoine). Elles furent utilisées jusqu'à l'avènement du système métrique déclaré légal en 1799 mais appliqué seulement vers 1802.

Située au début de la Grande Rue, la tour « Chenivesse » est un bel édifice de style renaissance dont la construction est datée de 1510 et qui abrite un grand escalier en colimaçon. Son nom, elle le doit à son actuel propriétaire, Georges Chenivesse, Donzérois de naissance, qui en a hérité de son père. Ce dernier, boulanger  à l’emplacement actuel de la boulangerie Serre, l’avait acquise avec la maison attenante en 1928. La tour a constitué un ajout tardif à un bloc de bâtiments qui est réparti aujourd’hui entre les numéros 5, 7 et 9 de la Grande Rue, et qui appartenait aux Suffise, une famille de riches ébénistes de la région.