Castelsarrasin

Elle se situe place de la Raison. Inscrite sur la liste supplémentaire de l’inventaire général des Monuments historiques.
Mentionnée dès 961, l’église Saint-Sauveur fut reconstruite en 1254, « d’une manière somptueuse ». Elle assura jusqu’en 1626 des fonctions conventuelles (prieuré de l’abbaye de Moissac) et demeura jusqu’à la Révolution de 1789 la plus importante des églises du diocèse Bas-Montauban.
Elle est entièrement bâtie en briques, type même d’architecture du premier gothique avec nef et transept voûtés d’ogives et collatéraux couverts d’un berceau brisé roman.
Elle présente les caractéristiques suivantes :
    * clocher-tour de forme octogonale, à 2 étages séparés par un cordon extérieur. 32 fenêtres géminées et à plein cintre ;
    * mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles classé Monument historique. Il se compose de splendides boiseries provenant pour la plupart de l’ancienne abbaye de Belleperche acquises en janvier 1799 et d’autels et anges de marbre ;
    * vitraux signés et datés de Joseph Villiet, Louis Gesta et Henri Feur ;
    * vitrine présentant divers objets de culte derrière le maître-autel. L’église abrite les reliques du patron de la ville, saint Alpinien, compagnon de saint Martial, évangélisateurs de la province gauloise appelée "Aquitaine" (XIIIe siècle) ;

Le premier titre attestant l’existence de cette chapelle date du 7 juin 1210. De tout temps la renommée de Notre Dame d’Alem fut grande. La chapelle a longtemps détourné vers elle les Jacobites passant par Toulouse  et Moissac. Détruite à trois reprises (Guerre de Cent Ans, Guerres de Religion et Révolution de 1789), elle est encore aujourd’hui debout.
Elle doit deux de ses résurrections à deux « miracles » :
    * le vœu de Sancerre lors de la Guerre de Cent Ans. Le maréchal Louis de Sancerre, réfugié dans les ruines de la chapelle, implore la Vierge et promet de rebâtir celle-ci s’il remporte la victoire.
    * le vœu de Galatoire d’Espagne pendant la Révolution. Emprisonné dans le couvent de la Visitation, ce noble, parent d’émigrés promet de rebâtir la chapelle, s’il échappe à la guillotine.

Castelsarrasin est une petite hauteur (un plateau) proche du fleuve : Garonne. C'était à l'époque les conditions idéales pour la construction d'un château fort.
Ce château défendait certainement la petite agglomération bâtie autour de St-Sauveur.Les maisons étaient protégées par des remparts et l'on ne pouvait entrer dans la ville que par
les 4 portes, surmontées d'une tour : la porte moissagaise , la porte garonnaise, porte toulousaine et porte d'Agre (du nom de la forêt qui se trouvait en direction de Labastide du Temple)…
La ville joua un rôle important dans la crise albigeoise. Au XIII siècle, la ville fut prise par Simon de Monfort qui voulait conquérir tous les territoires et châteaux des Comtes de Toulouse, et elle eut à souffrir également de la guerre de cent ans.
Elle fut le refuge du parlement de Toulouse pendant les guerres de religion.
Il ne reste plus que quelques traces de ce riche passé moyenâgeux ; les guerres, la révolution et le modernisme de la ville ayant eut raison de la place forte qu'était Castelsarrasin.
En vous promenant dans le centre ville de la ville, vous pouvez retrouver l'emplacement du château castelsarrasinois (sur la place, appelée place du château ),
Partout où vous vous promènerez les vieilles pierres vous parleront, et au cœur de la ville, l'église St-Sauveur, plusieurs fois rénovée au cours des siècles, vous offrira ses merveilles d'art sacré qui proviennent en grande partie de l'ancienne abbaye de Belleperche (mobilier du XVIIème et XVIIIème). Cette église abrite également depuis le XIIIème siècle, les reliques de Saint-Alpinien, patron et protecteur de Castelsarrasin. Elles attiraient autrefois de nombreux pélerins. Depuis le Moyen-Age, qui marque la période du développement du Christianisme, les 3 églises encore présentes : Notre Dame d'Alem, St-Jean et Saint- Sauveur témoignent de cette époque.
Grâce aux magnifiques vitraux qui représentent les scènes de la vie du Christ, les gens qui ne savaient pas lire, pouvaient connaître la parole sainte. Au début du XVII siècle, différentes congrégations de religieux s'installent sur la ville : - les Capucins construisent une maison hors des murs de la ville, près de la porte d'Agre ( de 1602 à1609 ) ; - les Dominicains s'installent dans les locaux de l'ancien hôpital St Louis en 1603 ; - les Ursulines font construire en 1642, à Castelsarrasin une grande maison (c'est l'actuelle Sous- préfecture). Elles instruisent gratuitement les jeunes filles de la ville.
Le style des maisons changent : petit à petit, le torchis et le bois sont remplacés par la brique rouge. Les toits se couvrent de tuiles, rouges, elles aussi. Les façades de grandes demeures donnent couleur à la ville ; le tour des portes et des fenêtres sont parfois en pierre. Le XIX siècle apporta son impulsion industrielle et Castelsarrasin connaît de nos jours une intense activité agricole. Afin de mieux vendre les produits céréaliers, des coopératives vont voir le jour. Les agriculteurs amènent leur production dans de grands silos collectifs Ces entreprises vont ensuite, par voies de chemins de fer, acheminer et vendre les produits partout en France. L'usine de conserverie permet de distribuer, partout en France carotte, céleri, cornichon…

L'eau a toujours eu un rôle important à Castelsarrasin. Au pied du Château, la Garonne permettra le développement du commerce.
Les gabarres, chargées de vin et de céréales produits par l'agriculture locale, sont un moyen de transport efficace. Puisque située entre la Garonne et le Tarn, à quelques kilomètres du confluent de ces deux cours d'eau, l'irrigation des cultures est facilitée. Il suffit de pomper l'eau et de l'acheminer jusque dans les nombreux vergers ou champs. Mais les crues nombreuses, dues à de violents orages qui subitement explosent sur la région et l'agitation du fleuve ne permettent plus le transport fluvial sur la Garonne, dans de bonnes conditions.
Au XIX siècle, le canal latéral à la Garonne est percé. Ce sont les eaux de Garonne elle-même, qui alimentent ce canal.
Mais comment se passait le transport, sur cette voie fluviale ? Au début, sur les chemins de halage, de chaque côté du canal, des hommes tiraient les bateaux à la force des bras, puis les attelages d'ânes, de bœufs et enfin les chevaux sont venus les remplacer. Avec l'invention des moteurs à vapeur, électriques puis diesels avec l'invention de la roue à aube puis à hélice, le bateau devient autonome puis un simple système de propulsion lui permet de se déplacer. Pour palier aux problèmes de niveau des terrains par lesquels passe le canal, on eut l'idée de créer des écluses, ce qui permit de circuler aussi bien d'amont en aval que de l'aval vers l'amont. Aujourd'hui, les efforts faits par la ville pour entretenir les berges ombragées, sont propices à la promenade. L'aménagement de quatre plans d'eau permet la détente et la pêche à Castelsarrasin.