Tourisme Corbigny

Corbigny, en des temps reculés, put servir de halte aux tribus gauloises. L'une d'elle nous laissa son cimetière sous l'hôtel de ville actuel. Les temps passèrent. Un certain Corbon, gouverneur du pays au VIIème siècle, fonda une "villa" sur les hauteurs.Riche domaine où le propriétaire, aidé de ses serviteurs, détenait tout ce qu'il fallait pour vivre en autarcie. Corbon avait un fils, lequel abbé de Flavigny en Côte d'Or, projeta de fonder un prieuré, filiale de Flavigny. De pourparlers en autorisations royales les fondations s'élèvent en 864 avec un prieur et douze moines, c'est la règle, et sous la dépendance de l'abbé de Flavigny. Qui dit abbaye dit reliques. On en fit venir de Touraine, ou de Tournus, celles de saint Léonard et Corbigny devint Corbegni-les-Saint-Léonard. Quelques miracles survenant à point, le chemin de Compostelle, les pèlerins affluèrent. Les maisons édifiées autour de l'abbaye ne suffirent plus. On traversa l'Anguison, au-delà c'était un marécage, on bâtit les substructions nécessaires, quelques maisons du centre ville ont encore leur fondation sur pilotis. La ville se mit à exister et prospérer. Qui dit aisance dit rivalité. Les grandes compagnies ravagèrent, on eut maille à partir avec les Armagnacs - Corbigny tenait pour les Bourguignons- il fallut songer à fortifier. Quatorze tours, cinq portes. Ce qui n'impressionna guère, en 1563, les protestants. Jusqu'à la fin du siècle et au- delà, ceux-ci tinrent le haut du pavé. Gens de savoir, éclairés, ils formèrent tout ce qui comptait de notables. Ces temps anciens nous ont laissé quelques belles demeures. Entre temps, l'abbaye devenue royale, passée sous le régime des abbés commandataires, il en alla ainsi jusqu'à la Révolution. La dernière modification date de 1754. Ainsi au long des siècles, séparées par l'Anguison, leurs fortifications de faisant face, l'abbaye et la ville partagèrent-elles heurs et malheurs. Aujourd'hui, il n'y a plus de murailles, la ville est toujours là, vivante. L'abbaye, comme une vieille dame fatiguée, contemple quelques restes des temps révolus : trois tours massives, celles du XVème, deux rondes et une carrée qui ont l'air revenues de tout et, de l'autre côté de l'eau, patientent en se disant que tout a une fin.