Visite de pons

L’afflux de pèlerins sur les routes vers Compostelle explique la construction au moyen âge d’un grand nombre d’églises, de monastères, d’abbayes, d’hôpitaux en vue de les accueillir, de les nourrir et de les soigner.

Véritable musée à ciel ouvert, le chemin vers Compostelle a été désigné par le Conseil de l’Europe « premier chemin culturel européen ». Les chemins sont classés itinéraires culturels européens en 1987 et Compostelle et de nombreuses étapes sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.

C’est dans ce cadre là que la rénovation de l’Hôpital des Pèlerins de Pons a été programmée ; que le jardin médiéval est en cours de plantation  dans l’enceinte même du bâtiment qui l’abritait au XIIIème siècle. Il ne reste à traiter que les abords du monument.

Le donjon de Pons est un exemple caractéristique des donjons romans de l’ouest, avec l’austère nudité de ses murs à peine tranchée par la légèreté de ses contreforts. C’est sans conteste le plus imposant de la région.

On sait par les documents d’archives qu’un premier donjon a existé au même endroit dès le 11ème siècle. Mais il n’en reste que de modestes traces dans les soubassements actuels car il fut rasé au printemps 1179 par Richard Cœur de Lion qui, selon ses méthodes expéditives, sanctionnait durement ses vassaux un peu trop turbulents.

Le chevalier Geoffroy III, seigneur de Pons à cette époque, s’empressa d’en réédifier un nouveau peu après. C’est, dans son ensemble, celui qu’on peut voir aujourd’hui.

A l’origine, par sa destination même de réduit de défense, cette puissante tour ne présentait que peu d’ouvertures sur l’extérieur. Les seules datant de la construction se trouvent sur la face sud, la moins exposée aux attaques en raison de la hauteur de la falaise et la mieux ensoleillée pour éclairer l’intérieur.

Du sommet du donjon et de son chemin de ronde, la vue s’étend sur toute la ville et la large vallée.

Le donjon n’était évidemment qu’une partie du château des sires de Pons.

Le donjon de Pons est classé monument historique le 8 octobre 1879.

En suivant l'allée de l'esplanade plantée de tilleuls qui longe les remparts on aboutit à un escalier descendant au pied d'une ancienne chapelle désaffectée, dite de Saint Gilles. Ce petit édifice établi sur de lourds contreforts existait déjà au XI ème siècle sous le nom Notre Dame du Château. On ignore son aspect primitif car il fut plusieurs fois transformé, détruit et remanié à travers les siècles, en particulier au XVI ème siècle durant les guerres de religion.

Au pied de son chevet, sous un grand oculus, on découvre alors une fort belle porte romane qu'on est tenté de prendre pour l'entrée de la chapelle, en raison des sculptures qui la décorent. C'était en réalité le porche de l'entrée principale du château qui passait en voûte sous la véritable chapelle et montait en pente douce jusqu'à l'enceinte intérieure.

Ce porche plus couramment dénommé portail, a été amménagé au XII ème siècle du temps du seigneur Geoffroy III en allongeant le chevet de la chapelle qui le coiffait.

C'est un bel exemple de l'architecture romane de ce milieu de siècle. Les trois archivoltes de sa voussure sont d'une composition purement géométrique avec notamment les claveaux à coussinets cylindriques qu'on retrouve sur maintes églises voisine; Chadenac, Marignac par exemple.

De nombreuses ruelles datant de l'époque médiévale subsistent encore de nos jours. Elles faisaient la liaison entre la ville haute accolée au château et la rivière, nerf vital de la cité.

Promenade dans la ville ancienne : Hautes, étroites, surmontées d'arcades ou de passages voûtés, laissez-vous séduire par ces ruelles pittoresques aux noms évocateurs à l'occasion d'une promenade dans le cœur médiéval.