Jouarre

La Tour Romane de l'abbaye est sans doute le monument qui résume le mieux l'histoire de Jouarre.

Elle a été marquée par toutes les époques.
Construite vers la fin du XIème, ou au début du XIIème siècle, la Tour s'est élevée sur des ruines carolingiennes.
A l'origine, elle était le clocher de l'église abbatiale. Lors de la guerre de Cent Ans, au début du XVème siècle, la Tour fut grièvement touchée dans l'incendie allumé par les partisans anglais.

Par la suite, elle fut restaurée, au XVIème siècle, par les abbesses Madeleine d'Orléans et Jeanne de Lorraine, qui donnèrent à son intérieur les formes gothiques et renaissance à la mode lors de ces travaux.

Transformée en habitation, annexée d'une forge à la Révolution, la Tour était en piteux état au XIXème siècle. Elle avait perdu sa flèche.
Pour la sauver, on décida alors de la raser d'un étage, lui enlevant ainsi près de cinq mètres de hauteur, et lui donnant la silhouette massive qu'elle nous livre aujourd'hui.

Malgré cette perte de hauteur, l'édifice continue d'offrir un panorama des plus intéressants. Il servit ainsi de poste d'observation pour l'artillerie lors de la Bataille de la Marne, en septembre 1914.

En 1961 l'Association des Amis des Arts et Traditions de la Brie décide de fonder à Jouarre un musée présentant l'histoire des savoirs-faire briards.

C'est ainsi qu'est apparue, au-dessus des cryptes mérovingiennes dans une ancienne chapelle du XVIIème siècle, une collection d'objets divers remontants au XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle résumant une grande part des traditions de notre région.

Le visiteur retrouve ainsi les outils nécessaires à la fabrication du fromage de Brie, ceux de la maréchalerie, de la meunerie ou encore, dans une salle consacrée au travail de la terre, une très belle charrue encore fonctionnelle.

En se rendant sur la place Saint-Paul on peut admirer des Cryptes mérovingiennes, le Musée Briard et l'Église Saint-Pierre Saint-Paul de Jouarre.

L'ancienne église Saint-Paul de Jouarre ayant brûlé durant la guerre de Cent Ans, il fallut la reconstruire.
Le chantier débuta vers 1440, mais ne fut achevé qu'au début du XVIème siècle.
L'architecture générale de l'édifice est particulièrement révélatrice du style de cette période de transition entre gothique et renaissance.

Le monument fut plusieurs fois remanié, notamment par Madeleine d'Orléans, abbesse de Jouarre et demi-sœur de François Ier. Cette bienfaitrice figure d'ailleurs sur un panneau d'albâtre situé dans une chapelle collatérale.

L'église Saint-Pierre et Saint-Paul fut également restaurée en 1869, et c'est à cette occasion que l'on construisit une des tourelles d'angle de la façade.
Le clocher, endommagé en 1960, fut alors remis à neuf. Il accueille cinq cloches: Jeanne, Anna, Albertine, Louise, et une ancienne cloche provenant de Sept-Sort, village situé à quelques kilomètres de Jouarre.

La construction du Ferme-Manoir de Nolongue remonte probablement à la première moitié du XIVème siècle.

Cette ferme est la seule de la région à avoir supporté le poids de la guerre de Cent Ans, conservant encore son ancien logis, visible sur la façade méridionale des bâtiments.

A l'origine c'était une construction fortifiée entourée de douves à l'intérieur de laquelle on pénétrait par un pont-levis.
Un ancien manuscrit de 1544 nous livre d'ailleurs une excellente description de l'état du domaine.

Penser Nolongue, c'est aussi évoquer la mémoire de Jehan de Brie, qui y fut gardeur de pourceaux à partir de 1357.
Par la suite, auteur d'un traité de bergerie, intitulé le "Bon Berger", il entra dans les faveurs du roi Charles V qui en fit son secrétaire particulier.

Le Château de Venteuil a été construit vers 1760 d'après les plans de l'architecte Saget des Louvières qui a largement œuvré dans notre région.

Situé sur un promontoire dominant la vallée de la Marne, il servit de poste d'observation à Napoléon en février 1814, à l'issue de la Bataille de Montmirail. Mais le château de Venteuil est surtout associé à la famille de Jussieu.

En 1817 le célèbre botaniste Antoine-Laurent de Jussieu acheta la propriété dans laquelle il se retira en 1830. Son fils Adrien-Henri Laurent prit la succession de ses travaux. Notons encore que c'est une petite fille d'Antoine-Laurent, Valentine qui épousa le célèbre savant Hippolyte Fizeau, premier scientifique à mesurer la vitesse de la lumière.