Le pays rabastinois

Sur la rive droite du Tarn, le rouge de la brique du village de Rabastens se reflète dans les eaux vert émeraude de la rivière. Vous allez être envoûtés par ses vieux quartiers, par ses remparts moyenâgeux et ses ruelles pittoresques...

Les remparts, fièrement élevés au-dessus du Tarn, abritent la dernière porte de la cité. Au débouché de cette porte se dressent les ruines du moulin, dont l'activité est attestée depuis le XIII ème siècle. L'hôtel de la Castagne, magnifique du haut de ses sept étages,doit son nom à son parc qui contenait des châtaigniers. C'est aujourd'hui un collège privé. L'hôtel de la Fite recueille aujourd'hui le Musée du Pays Rabastinois. Le quartier du château, entre remparts, quai de la libération et le ruisseau Rotavolp, a constitué la première cité que l'on appelait "Lo castel". Ne manquez pas la place de Plô bordée de belles maisons à colombages. Vous pouvez accéder aux bords du Tarn par le fossé Moulinal. Et derrière une imposante façade du XIX ème siècle, se trouve l'hôtel de Rolland, hôtel seigneurial ou maison forte qui dominait les fossés de la ville près du pont del Pâ. La mairie ancien prieuré qui communiquait avec l'église Notre Dame du Bourg a fait office de prison. Passez à l'ombre des platanes sur les promenades des Lices, édifiées sur les anciens fossés du XVIII ème au XX ème siècle. L'église des pénitents blancs, de style néogothique, a été édifiée au XIXème siècle. Jetez un coup d'oeil aux lavoirs de Rabastens, cité où l'eau abonde. Et n'oubliez pas de visiter notre belle église Notre Dame

Grazac offre un paysage particulièrement pittoresque de coteaux et de bois traversés par un sentier de randonnée balisé. Elle faisait partie autrefois du consulat de Rabastens et était rattachée au diocèse de Montauban. L'église Sainte-Anne L'église, élevée à la fin du XIVe siècle et dédiée à Saint-Salvy, conserve de beaux retables en bois sculpté du XVIIe siècle et un décor mural peint dû à Fernand Augé (1896) et Paul Prouho (1900).

Limitrophe de la Haute-Garonne, Roquemaure, est située à 236 mèttres d'altitude sur un plateau qui borde la rive droite du Tarn d'où la vue s'étend de Mézens à Bessières. Le lieu a été habité dès la préhistoire comme en témoignent les centaines de bifaces et haches polies découvertes au XIXe siècle, conservées aux musées de Foix et de Rabastens. Ce lieu a pu être occupé vers le 7ème siècle. Roquemaure, ou château fort noir en occitan, était autrefois un village fortifié.Certainement que les Maures y ont eu un établissement.

Ce château n'a été mentionné dans notre pays que vers la fin du XIVe siècle. Vers la fin du Moyen Âge, les routiers s'emparèrent et pillèrent le château. Une fois ruiné, le château se releva et grâce à la protection du vicomte de Bruniquel, qui en était le seigneur, il devint florissant. Au XVe siècle, le château devint une baronnerie. Au XVIIIe, la seigneurie fut vendue par le fils de Guillaume Dejean, conseiller au Parlement de Toulouse. Boyer de Castanet, marquis de Tauriac, le conserva jusqu'à la Révolution. Un sentier de randonnée, traversant coteaux et vallons boisés, relie Roquemaure à Grazac et à Mézens.

Mézens, dont l'origine est wisigothique, est un petit village de 330 habitants. Il est blotti au pied d'un château médiéval, reconstruit au XIIIe siècle par Pilfort de Rabastens à l'emplacement d'un fort détruit par les milices de Toulouse en 1204. L'emplacement était stratégique, au confluent du Tarn et du ruisseau du Passé qui formait la limite entre le Toulousain et l'Albigeois. Les pèlerins, sur le chemin de Compostelle, passaient par Mézens pour traverser le Tarn. Un hospice, édifié en 1249, leur offrait un abri. Sur la place principale, l'église, consacrée en 1662, conserve dans le choeur quatre grandes toiles du peintre Paul Prouho datées de 1903.

En bordure de la forêt, établi sur une falaise dominant la vallée de l'Agoût et découvrant un superbe paysage, le village de Giroussens a succédé à un camp retranché mentionné en 1156. Une bastide y est édifiée dans la seconde moitié du XIIIe siècle, un château est bâti à proximité sur une butte. Entre 1330 et 1356, Gui de Comminges en fait un repaire d'aventuriers d'où, en chef de bande, il part piller la région. Le château tombe en ruine à la suite des guerres de religion. Un nouveau château, Belbèze, de plan carré cantonné de quatre tours aux angles, est construit au nord des fossés. L'artiste Lucie Bouniol (1896-1988), y vécut et y eut son atelier de poterie.

L'activité de nombreux potiers établis à l'orée de la forêt voisine fit la prospérité d'une petite cité : Giroussens, qui se trouve en Pays albigeois. Au XV ème siècle, prit naissance un important centre de poterie apportant ses produits sur tous les marchés alentours. Et durant le règne de Louis XIV, la terre cuite de Giroussens a connu son apogée. La mémoire des modestes artisans est bien conservée dans certains sites.

Sur la rive gauche du Tarn, Loupiac s'étend, avec un habitat dispersé, dans la plaine fertile formée par les deux premières terrasses du Tarn. Dès l'Antiquité, une villa gallo-romaine existe, non loin du village actuel, au bord du ruisseau de Praoutis. Occupée par les Wisigoths, elle devient un hameau à l'époque Mérovingienne. Près du confluent du Tarn et du ruisseau de Parisot, dans un escarpement boisé, l'ancien prieuré d'Avignonet était une dépendance du prieuré d'Ambialet, près d'Albi, et rattaché à la cathédrale de Montpellier. Un sentier de randonnée, venant de Rabastens et Couffouleux, passe par Loupiac et rejoint Saint-Géry en traversant le Tarn sur le pont du chemin de fer construit en 1863.

La vaste plaine de Couffouleux, sur la rive gauche du Tarn, est occupée dès l'Antiquité par plusieurs villas gallo-romaines. En 1381, la plaine de Couffouleux voit se dérouler une sanglante bataille entre les Routiers qui pillaient l'Albigeois et les troupes de Gaston Fébus, comte de Foix-Béarn, laissant plus de 2700 morts. A partir du XVe siècle, le développement du port sur le Tarn, face à Rabastens, donne naissance à un hameau. Celui-ci croît rapidement au XIXe siècle avec la construction d'un pont suspendu reliant les deux rives en 1836 et surtout avec la mise en service de la gare de chemin de fer inaugurée en 1864.